L’histoire d’un parcours atypique et prolifique – Chantal Tougas

Quels sont les ingrédients pour innover en marketing? Chantal Tougas vous livre quelques-uns de ses secrets pour y arriver.

Chantal Tougas vous partage quelques-uns de ses secrets pour une recette marketing innovante

Chantal est psychosociologue de formation et diplômée en communications de l’UQAM. D’ailleurs, elle a pu mettre à contribution sa formation axée sur l’interrelation entre les personnes et les groupes de personnes, au cœur de son parcours professionnel.

Elle est active depuis toujours dans le grand domaine du marketing, des communications et du développement des affaires. Elle a travaillé dans différentes sociétés, tant privées que publiques. Elle a également fondé sa propre entreprise et l’a gérée pendant près de 10 ans.

Elle s’implique actuellement au sein de différents comités et conseils d’administration, et ce, pour des associations et des fondations.

Très active, elle multiplie les projets personnels et professionnels qui alimentent sa curiosité, son désir d’apprendre et de partager sa connaissance.

D’ailleurs, sa curiosité se reflète dans sa stratégie marketing personnelle. Comment, après toutes ces années, parvient-elle à se démarquer? En demeurant à l’affût et même au-devant des tendances marketing.

Découvrons, plus en détail, qui elle est.

 

Tu as évolué dans diverses sphères du marketing. Parle-nous de tes différentes expériences.

ATYPIQUE c’est le meilleur mot pour définir mon parcours! Je suis de nature curieuse et j’adore apprendre et découvrir différents environnements. J’ai eu la chance d’évoluer autant dans le secteur privé que le secteur public ainsi que dans la PME et la grande entreprise. J’ai touché un peu à tout au cours de ma carrière, œuvré dans le transport collectif, en consommation, en data… et même en services funéraires! J’ai toujours cherché à innover, proposer des stratégies différentes, ambitieuses et qui s’inscrivent dans leur temps. Finalement, mon objectif, peu importe mon client ou mon employeur, c’est d’intégrer tous les canaux de communication possibles, numériques comme traditionnels, pour maximiser chaque dollar investi par le client. Sur le plan personnel, comme sur le plan professionnel, je cherche toujours à apprendre et à me dépasser.
Au cours des dernières années, j’ai développé une fine connaissance de l’utilisation des données, Le ciblage, re-ciblage (re-targeting) et de la manipulation des données, toujours dans l’objectif d’atteindre le meilleur résultat : réaliser une campagne toujours plus performante et personnalisée. Les données nous permettent beaucoup et elles nous en permettront encore plus dans les années à venir. J’aspire à continuer de suivre et même d’être au-devant des tendances de notre milieu, peu importe le secteur d’activités. D’ailleurs, je suis très curieuse du metavers et de comment ça va changer l’expérience-client.

 

Tu as travaillé autant en marketing B2B que B2C. Quelles sont les grandes différences et similitudes entre ces deux domaines?

C’est très certainement une de mes grandes fiertés, parce que dans mon parcours j’aurai conjugué, depuis le jour 1, une perspective en B2B et en B2C! Ultimement, si tu comprends les besoins du consommateur quand tu travailles en B2C, tu comprends aussi nettement mieux la réalité et les besoins de ton client en B2B. Lorsque l’on comprend bien les réalités des consommateurs de son client ou encore ceux qu’il veut rejoindre, tu peux alors beaucoup mieux le servir. Dans tous les cas, que ce soit du B2B ou du B2C, c’est l’expérience-client qui demeure encore et toujours au centre de la communication.
Un constat que je dresse à travers mes expériences, tant en B2B qu’en B2C, c’est qu’au fond, que l’on s’adresse au consommateur ou à une entreprise, on veut répondre à un besoin, en offrant une solution, peu importe la solution se traduit de quelle manière. Ainsi, la stratégie marketing doit tenir compte de différents impératifs, mais le mindset derrière la stratégie est vraiment similaire que l’on soit en B2B ou en B2C. Dans les deux cas, l’entreprise doit initier une communication intègre tant avec d’autres entreprises qu’avec des consommateurs. Cela étant dit, en B2C, un élément que j’aime beaucoup exploiter, c’est l’omnicanalité. Une panoplie de canaux de communication s’offre à nous. Lorsqu’un message de marque stimule au moins trois sens, il est amplifié de 70 %! Alors qu’en B2B, la stratégie média pour rejoindre les autres entreprises ne peut pas être la même, elle est — qu’on le veuille ou non — plus limitée.

 

Avec le développement du numérique, les entreprises accèdent à un nombre croissant de données. Comment les entreprises peuvent-elles mettre à profit ces données pour optimiser leur stratégie et le retour sur investissement (ROI) de leurs activités marketing?

C’est très juste, le volume de données est croissant. En fait, 90 % des données que les entreprises ont à leur disposition ont été récoltées dans les 3 dernières années! Maintenant, la question est bien présente : qu’est-ce qu’on fait avec toute cette information? Ça se compte en milliards de données. Toute cette information que nous avons maintenant doit impérativement imposer une réflexion stratégique plus large.

D’abord, il faut savoir collecter la donnée. Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises le font. Mais ça reste un défi de taille pour certains, alors que d’autres excellent en la matière. Prenons, par exemple, un grand réseau de détaillants. Disons que ce réseau détient une base de données d’acheteurs en ligne, mais aucune base de données de ses acheteurs en magasin.

Ou alors, s’il y en a une, le réseau n’arrive pas à concilier les deux bases de données puisque ce ne sont pas des systèmes qui se parlent. C’est tout un défi.

Oui, ce réseau collecte la donnée, mais il doit effectuer un travail important pour bien communiquer et recibler l’ensemble de ses clients de façon pertinente. Il serait peu pertinent de le faire seulement à partir des données partielles des profils d’acheteurs. Ils passent possiblement à côté de différents profils clients qui achètent dans un canal de vente différent.
Ensuite, il faut savoir quoi faire avec toutes ces données : nettoyer la base de données, la mettre à jour pour la rendre la plus optimale et performante possible, segmenter. Finalement, une fois que c’est fait, il faut savoir s’entourer de gens qui peuvent structurer une campagne basée sur ces données. Le data est un des acteurs clés d’une campagne réussie!

 

En terminant, tu es membre au sein du conseil d’administration de l’AMQ depuis maintenant plus de trois ans. Qu’est-ce qui t’a incité à t’impliquer dans l’Association?

D’emblée, je crois en l’existence d’un regroupement d’experts de notre domaine! Il est important de partager nos connaissances et d’être à l’affût des plus récentes et des meilleures tendances. Je pense que l’AMQ joue ce rôle dans notre domaine. C’est d’ailleurs la mission de notre association : Inspirer-partager-réseauter. J’ai toujours été impliquée de près ou de loin dans notre industrie et je compte bien y être pour longtemps!